Les parties nulles aux échecs : règles spéciales
Aux échecs, il n’y a pas forcément un vainqueur. Les parties nulles existent bel et bien, mais comment y arriver ? Passons en revue les différentes situations qui donnent lieu à une partie nulle, un cas qui se présente dans les règles des échecs.
Partie nulle : commun accord entre les deux joueurs
Dans une partie d’échecs, lorsqu’aucun des deux joueurs ne parvient à avoir un avantage sur son adversaire ou tout simplement quand ils perdent intérêt au jeu, ils peuvent convenir de mettre un terme à la partie en optant pour une partie nulle. S’ils utilisent une pendule, d’autres motifs peuvent justifier cette décision. Par exemple, si un joueur se retrouve en position gagnante sur son adversaire mais estime qu’il ne lui reste pas suffisamment du temps pour transformer cet avantage en victoire. Par ailleurs, toutes les raisons sont valables pour déclarer une partie nulle, à partir du moment que les deux joueurs sont d’accord, sauf lorsqu’il s’agit d’un tournoi officiel. Les organisateurs peuvent en effet interdire cette pratique dans les grands tournois pour assurer le show.
En règle générale, un joueur doit jouer son coup avant de proposer à son adversaire une partie nulle. Celui-ci est alors libre d’accepter ou refuser. S’il refuse la proposition, la partie doit se poursuivre normalement. Cela dit, le joueur peut proposer encore et encore la partie nulle s’il le souhaite. Il n’y a pas de restriction au nombre de fois où on peut proposer à son adversaire la partie nulle. Cependant, l’adversaire peut signaler à l’arbitre du tournoi qu’il fait l’objet de harcèlement et le joueur fautif pourra être sanctionné. Donc, un conseil : si votre adversaire décline votre proposition, le mieux est de ne pas insister. Si votre adversaire estime qu’il peut accepter la proposition plus tard, ce sera à lui de proposer la partie nulle à son tour et vous pouvez accepter ou refuser.
Le pat
Si votre roi n’est pas en échec et vous ne disposez plus de coup légal, on dit que vous vous trouvez « pat ». Dans ce cas, la partie est déclarée nulle. Sur l’image ci-dessous, le trait est aux pièces noires mais elles ne peuvent jouer aucun coup. Si leur roi était en échec, ils auraient pu être matés. Mais malheureusement pour les pièces blanches, le roi noir ne se trouve pas en échec et le camp adverse n’a aucun coup légal. Résultat, la partie est nulle.
Une position qui se répète trois fois dans une partie
Si une même position revient trois fois au cours d’une partie, le joueur qui a le trait peut demander une partie nulle. On appelle cela la règle de répétition des coups. Il fait que toutes les pièces se trouvent dans la même position et que le contexte reste le même, c'est-à-dire le trait au même joueur et les deux parties ont les mêmes possibilités en terme de roque. Pour prouver une telle situation, il est nécessaire de noter touts les coups réalisés au cours de la partie.
Manque de matériel
Une partie nulle est envisageable lorsque les deux joueurs ne disposent plus de suffisamment de matériel sur l’échiquier pour mater le roi ennemi. Sachez que des études ont été réalisées afin de définir le matériel nécessaire pour mater un roi. Voici les différentes configurations qui entrainent une partie nulle :
- Un roi contre un roi
- Un roi contre un roi et deux cavaliers
- Un roi contre un roi et un fou ou un cavalier
- 50 coups sans capture ni mouvement de pion
Lorsqu’un joueur se voit en difficulté, il peut utiliser la règle de 50 coups sans mouvement ni capture pour aboutir à une partie nulle. En effet, si on imagine que les pièces noires n’ont plus que leur roi et leur fou pour jouer et que les pièces blanches disposent d’un roi et d’une tour, les noirs n’ont pas assez de matériel pour mater le camp adverse. Ils vont alors tenter de jouer les 50 coups sans qu’il n’y ait mouvement de pion ni capture, ceci afin d’obtenir une partie nulle. Les blancs ont donc intérêt à mater le roi noir au plus vite.
Echecs fréquents
Si un joueur arrive à mettre en échec le roi du camp ennemi à tous les coups, sans toutefois réussir à le mater, il peut demander la partie nulle. Cette règle s’inspire un peu de celle de la même position qui se répète trois fois dans la même partie. Prenons l’image ci-dessous comme exemple pour illustrer cette situation. Ici, les pièces noires menacent de réaliser un mat au prochain coup. Les pièces blanches ne pourront pas parer cette menace sans être obligé de sacrifier beaucoup de matériel. Or, s’ils choisissent de sacrifier du matériel, ils vont perdre la partie toujours. Cependant, ils peuvent aboutir à une partie nulle en effectuant des échecs perpétuels de cette manière :
- Blancs : la dame de la case C8, échec
- Noirs : le roi en case H7
- Blancs : la dame sur la case H2, échec
- Noirs : le roi de la case G8
- Blanc : la dame de la case C8, échec
- Et ainsi de suite...
Chute du drapeau pendant que le camp adverse n’a pas de matériel pour mater
Lors des parties d’échecs organisés, le temps imparti à chaque participant est chronométré pendant la partie. Par exemple : chaque joueur doit réaliser 40 coups en deux heures. Si l’un des deux jours ne dispose plus de temps à sa pendule alors que son adverse n’a pas quant à lui assez de matériel pour mater son adversaire, il y aura une partie nulle.
En savoir plus
Les parties nulles sont monnaies courantes et certains sites pour apprendre à jouer aux échecs vous aideront à découvrir cette règle plus en profondeur, avec des études de cas de nul ou de pat.
Il y a aussi de nombreuses règles spéciales à connaitre pour parfaire son éduction du jeu des échecs.